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    CHARLOTTE AUDOYNAUD
    LUDIVINE ZAMBON
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  • Un jour bleu en sommeil




    une image

    Installation vidéo :
    Vidéoprojection de taille variable, image en boucle
    1920Px1080P
    05’,00,00
    Vidéoprojection sur structure, image en boucle
    1920Px1080P
    01’,00,00

    Création sonore : Pierre Joseff
    Actrice : Carole Extermann
    Voix : Gelatine Turner














    Tôt le matin, nous prenons le premier téléphérique, dans le brouillard, nous regardons les autres arriver et repartir.
    Les espaces s’échangent, disparaissent, se floutent, s’inversent. Quelque chose nous paraît irréel, la situation est comme inexacte, décalée, rêvée.
    Lentement arrivent et partent les cabines. Le mouvement est lent, répétitif.
    C'est avec une apparente légèreté que nous construisons une image posant un filtre délicat sur notre proximité.
    Filmée à l'occasion de notre résidence à Picto (Genève), nous regardons la montagne environnante comme un lieu propice au mystère, à la contemplation et à l’imaginaire.

    Ces deux plans fixes de cinq minutes proposent une unité de temps, une durée cyclique.
    Le paysage apparaît doucement au travers du mouvement : du téléphérique, des nuages et de la lumière.
    La lente ascension tranche dans le mouvement latéral du déplacement des nuages et l'immobilité de la végétation.

    La scène est fragile, prête à basculer au moindre mouvement trop brusque des nuages, à la moindre apparition de la lumière, au moindre décalage.

    C'est à l'instar du « jour blanc », comme on le dit en montagne, un jour de brouillard et de neige,
    un jour où l'on peine à distinguer le sol du ciel, un jour où chaque forme ne sont que des silhouettes, des à-peu-près que nous construisons ces images.
    Notre « jour est bleu » il est fictionnel, annonciateur de récit. Il est signe d'une lumière très matinale d’une attente patiente.

    Le portrait sur fond bleu est une incarnation d'une possible fiction.
    Nous jouons de deux regards, en contre-plongée et frontal qui se confrontent dans deux espaces : du studio et la montagne.
    Nous recherchons cette lumière bleue, à l'intérieur comme à l'extérieur. Ces bleus naturels et artificiels se raccrochent désespérément en se repoussant.
    Le portrait comme le téléphérique fait des allers-retours, apparaît et disparaît.
    La voix lancinante du rappeur nous donne à entendre les seules répliques d’un dialogue de rupture au petit matin.