Nous filmons au bord d’Aiguebelette, tôt le matin, la lumière est crue, blanche, elle participe au caractère étrange et lointain de l’image.
Il n’y a pas de fuite possible, pas de second plan, le seul endroit de projection est celui de la maison où l’on imagine la possibilité d’un
drame, la présence féminine suggérée par le son. La vidéo de 6 minutes est mise en boucle, sans cesse on voit le brouillard en mouvement au
dessus de l’eau, les mêmes voitures passer, la même joggeuse qui court, le même oiseau qui vole. La vidéo est d’abord contemplative et
absorbante, puis nous attendons sans cesse une action qui ne viendra jamais.

Le son est un mélange du son direct de la captation et d’une musique électro-acoustique, fabriquée à partir d’un drone aux sonorités basses et
enveloppantes qui va petit à petit dépasser le son direct et laisser s’immiscer quelques sonorités aiguës et grinçantes qui dérangent.